En 1896, le territoire d’Ushuaïa a été choisi pour recevoir les dangereux criminels d’Argentine. Les conditions extrêmes de la « Tierra del Fuego » (Terre de feu) rendaient l’évasion quasiment impossible.

Le gouvernement fédéral ordonna aux bannis de construire une ville : Ushuaïa.

La vie s’est organisée autour de la prison pendant les 50 premières années du XXe siècle. En 1950, une base navale maritime est construite, la prison est alors fermée.

Emplacement stratégique durant la guerre des Malouines (opposant Anglais et Argentins), cette base s’est avérée également essentielle lors de missions pour l’Antarctique.

Les ressources minérales de ce continent ont suscité l’intérêt de nombreux États. Néanmoins depuis 1991 et le protocole de Madrid, l’Antarctique s’est vu attribué un statut particulier interdisant toute activité militaire et toute exploitation des ressources minérales sauf à des fins scientifiques.

Afin d’encourager le développement économique et ainsi accélérer l’urbanisation, le gouvernement a décrété le port d’Ushuaïa zone franche (absence de droits de douane) et a supprimé la fiscalité pour les entreprises. Le territoire a alors vu sa population augmenter dans la deuxième moitié du XXe siècle.

L’industrie du tourisme s’est développée et est devenue l’une des principales sources de croissance de la région. Son paysage unique, sa nature préservée et sa situation géographique séduisent désormais de nombreux voyageurs.

Bien que l’appellation « ville du bout du monde » soit un atout majeur dans l’attractivité touristique d’Ushuaïa, les autorités locales ont décidé de donner une image nouvelle à la ville.

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Une première initiative a été engagée grâce à la fondation Défi et Arts de Patagonie : « la biennale de l’art contemporain de la fin du monde ». Elle s’est déroulée pour la première fois en 2007 à Ushuaïa.

L’objectif de cette manifestation réside dans la prise de conscience par l’art des bouleversements climatiques actuels. Des artistes des 5 continents se sont réunis et ont exposé sur les thèmes de la science et l’écologie avec comme mot d’ordre : « Penser le monde de demain au bout du monde ».

À l’annonce de la délocalisation de la base navale d’Ushuaïa au niveau de la Péninsule en 2011, le gouvernement local a immédiatement soutenu le projet de construction d’un centre international de recherche et de support logistique : « Antarctica ». Ushuaïa a la ferme intention de se positionner comme le « territoire »pour les missions vers l’Antarctique.

Le pôle sud comme le pôle nord sont les premiers témoins du réchauffement climatique. Les étudier permet de mieux comprendre et d’anticiper les conséquences de ce changement sur notre planète.

Ce centre international pourrait intéresser de nombreux chercheurs de l’hémisphère nord. La disponibilité de matériel de pointe à proximité des lieux d’étude et de recherche limiterait le coût de telles entreprises.

Longtemps considérée comme une terre hostile au bout du monde, Ushuaïa s’avère être aujourd’hui le lieu de prédilection pour l’étude du monde de demain.

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