Conscientes que le dérèglement climatique n’est pas la seule menace environnementale qui pèse sur la métropole, les autorités tokyoïtes ont identifié, au sein de leur plan climat, deux autres axes principaux.
Le pouvoir local a décidé de mettre en œuvre une stratégie urbaine consistant à améliorer la qualité de l’air et redonner aux habitants une végétation et un accès à l’eau qui faisait autrefois les beaux jours de Tokyo.
Déjà dans les années 1960, l’air de ville était très pollué. Les autorités de l’époque avaient en partie remédié à ce problème en délocalisant les usines de production à l’extérieur de la ville.
Bien que la qualité de l’air se soit nettement améliorée, l’aire urbaine est encore loin de répondre aux standards internationaux en terme de santé publique, du fait de l’importante présence de particules en suspension dans l’air.
Cette pollution est, aujourd’hui, majoritairement causée par l’accroissement du trafic et l’utilisation encore conséquente de moteurs diesels mais aussi par la consommation des ménages (exemple de l’air conditionné).
Pour combattre ce fléau environnemental, la métropole se doit d’agir sur plusieurs fronts.
Elle s’est fixée comme objectif majeur de faire disparaître, d’ici 2016, les pics de pollution recouvrant la mégalopole d’un gigantesque brouillard.
À cet effet, les autorités locales encouragent l’achat de véhicule dit plus propre et l’utilisation des transports publics. D’importants travaux ont été effectués afin d’améliorer leur performance.
Elles ont également renforcé les mesures pour diminuer la présence des composés organiques volatils et contre la circulation en centre-ville. Un vaste projet a consisté à la construction de trois routes circulaires autour de Tokyo : la Tokyo Metropolitan Expressway Central Loop Route (47 km), Tokyo outer Loop Road “Gaikan” (85 km) et la National Capital Region Central Loop Road “Ken-o-Do” (300 km).
Principalement pensées pour décongestionner le trafic au sein de la métropole, elles permettront une meilleure connexion entre les différents territoires économiques florissants dans l’aire urbaine et seront d’une aide précieuse afin de contrer le phénomène d’îlot de chaleur récurrent et provoquant l’asphyxie du centre de l’agglomération.
Le trafic grandissant n’est pas la seule cause de ce phénomène d’îlot de chaleur.
Dans sa folle course à la croissance des années 80-90, Tokyo a quelque peu négligé la qualité de vie de ses habitants.
Alors que la métropole jouissait autrefois d’espaces verts abondants et d’un lien étroit avec son fleuve la Sumida, son fort développement économique a nécessité la construction de logements et de bureaux. Des tours et des barrières d’immeuble ont ainsi été bâties en particulier le long du fleuve et sur les espaces du centre-ville encore vacants, enclavant davantage la ville en son sein.
Ne pouvant exclure l’aspect environnemental du développement urbain, le plan climat “10 year project for Green Tokyo” a été élaboré de façon à doter Tokyo, d’ici 2016, de 1000 hectares d’espace verts et un million d’arbres supplémentaires.
Ce plan prévoit la création de “Kankyojiku”, en d’autres termes la mise en place d’un réseau urbain intégré composé de trames vertes, de parcs et de cours d’eau. L’ensemble des espaces à aménager a été décidé en mars 2006 et leur implantation doit durer jusqu’en 2015.
À la recherche du modèle urbain de métropole durable, Tokyo entreprend sa métamorphose cherchant ainsi à garantir à ses 13 millions d’habitants une qualité de vie optimale tout en minimisant sa consommation énergétique.
L’enjeu est de taille et déterminera, certainement dans les décennies à venir, le leadership des métropoles internationales en matière de développement durable.