Le 17 janvier dernier, Jakarta était inondée à la suite de violents orages. Coutumière du fait, la métropole indonésienne est en proie à de fortes inondations lors de la saison des pluies s’étalant de novembre à février.

Elles sont à l’origine de tristes bilans, plusieurs centaines de morts, des milliers de sans-abri, une paralysie partielle, voire totale de l’activité économique, des risques sanitaires et de pollution élevés. Ces catastrophes ont poussé les autorités indonésiennes à mettre en place une stratégie de défense des côtes de Jakarta.

Située au nord de l’île de Java, la métropole s’est construite sur un territoire extrêmement plat (7 mètres d’altitude moyenne).

Des études montrent que les sols de la ville ont tendance à s’affaisser de 10 à 20 centimètres par an. Ce phénomène est provoqué en partie par la composition marécageuse du sol qui a de plus en plus de difficulté à supporter le poids des constructions.

Selon les informations du JCDS (Jakarta Coastal Defense Strategy), 40% du territoire de Jakarta est actuellement sous le niveau de la mer. À certains endroits, il a été signalé un affaissement de 4,1 mètres. D’ici 10 ans, le nord de la capitale sera lui aussi en proie aux flots.

En 2009, une étude, orchestrée par le climatologue Armi Susandi à l’institut de technologie de Bandung, avait mis en alerte les autorités nationales sur les risques d’inondation à venir pour la capitale indonésienne si rien n’était entrepris d’ici les 10 prochaines années. Avec le réchauffement climatique et la montée des eaux, Armi Susandi avait déjà estimé qu’un quart de la capitale pourrait se retrouver sous les eaux en 2050.

mur marin jakarta

Le programme de sauvegarde des côtes de Jakarta, encore à l’étude, prévoit la construction d’un mur de 60 km de long à 8 km des côtes entre 2014 et 2020.

Ce mur englobera 10 000 hectares. Il sera équipé d’étangs de rétention et de pompes capables de déverser 500 mètres cubes/seconde.

Outre sa fonction première de protéger Jakarta de futures inondations, cet édifice est inscrit dans un vaste projet d’aménagement du territoire métropolitain. Il servira d’axe de circulation majeur avec en son sein un réseau de transport en commun. Une ville de 1,500 hectares viendra se greffer au projet.

Le gouvernement hollandais participe activement à ce projet en finançant l’étude de faisabilité de la construction du grand mur marin. Leur implication est également technique. Jouissant d’un savoir-faire mondialement reconnu en matières de protection costales, leurs compétences semblent cruciales au bon cheminement de l’étude. À ce sujet, l’administration de Rotterdam rédige actuellement l’offre qui sera soumise à concours pour l’obtention du chantier.

Pour finir, ce programme de protection sera intégré au réseau mondial des villes côtières à risque qui travaillent sur des solutions durables afin de protéger les métropoles côtières victime du changement climatique.

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