À son apogée, Rome était appelée «Caput Mundi», la capitale du monde. Dominatrice, conquérante, ingénieuse et moderne, la métropole était un modèle de développement urbain.
Aujourd’hui, la situation est bien différente. Soucieuse de conserver son patrimoine unique, la métropole romaine tente, tant bien que mal, de s’adapter aux nouvelles exigences urbaines mondiales. Les questions de mobilité, développement économique et attractivité sont au cœur de la réflexion métropolitaine engagée par la capitale italienne.
Rome peut-elle renouer avec ses siècles de gloire passés?
Le projet « millénaire 2010 -2020 » est un premier élément de réponse sur la stratégie de Rome pour les 30 prochaines années. Un des axes choisi repose sur la patrimonialisation de son développement économique.
Les caractères religieux – le Vatican symbole mondial de la sphère catholique – et culturel de la ville génèrent une économie indispensable à sa croissance.
Par ailleurs, l’article 1er du Concordat de 1929 (accords du Latran) rappelle : “le caractère sacré de la ville éternelle, centre du monde catholique et but de pèlerinage, l’État italien s’engage à Rome à empêcher tout ce qui pourrait être contraire avec ce caractère. »
Ce positionnement est pourtant l’une des causes des difficultés d’adaptation de Rome aux nouvelles obligations économiques et urbaines mondiales.
Pour contrer le phénomène d’étalement urbain, les différents plans d’aménagement ont tous insisté sur le fait que Rome devait se reconstruire sur elle-même.
Mais alors, comment faire face aux exigences de mobilité contemporaines quand le moindre chantier vous ramène 3000 ans en arrière sur les vestiges de l’Empire et que des lobbyings stoppent le moindre projet urbain au nom de l’histoire ?
Pourtant dotée de trois aéroports, la métropole semble éloignée du cœur industriel et décisionnel européen.
La capitale s’est bien efforcée de diriger son économie dans le secteur du tertiaire, plus précisément bancaire, mais son poids économique et financier ne lui permet pas, au niveau international, d’exercer un rôle majeur. Peu de sièges sociaux de multinationales sont présents dans la capitale.
Elle compte toutefois dans ses rangs quelques sièges d’organisations internationales comme la FAO, l’Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture, le Fonds International de Développement Agricole (FIDA), la commission mondiale de contrôle alimentaire et le programme alimentaire mondial.
Alors oui, Rome est une ville internationale grâce à son attractivité culturelle et son influence dans la sphère religieuse catholique mais elle n’existe pas en tant que ville globale.
Ce statut semble désormais appartenir à la capitale milanaise. Située dans le bassin industriel italien, connectée aux principales capitales européennes et suppléée par des métropoles comme Turin et Gênes, Milan s’est imposée comme le centre industriel, commercial, financier et universitaire de l’Italie.
Rome paraît consentir à ses nouvelles fonctions en laissant à Milan le leadership économique italien.