Cela fait maintenant plusieurs mois que je compare le développement urbain des plus grandes métropoles internationales.
Je pensais que chaque territoire allait m’apporter un ensemble de solutions divers et varié face aux problématiques urbaines du XXIe siècle.
Il n’en est rien. Je suis bien obligé de constater que les mêmes contraintes d’aménagement existent aux quatre coins de la planète et que les tendances urbanistiques sont finalement mondialement communes.
Toutes les autorités publiques ainsi que les habitants veulent des métropoles plus vertes capables de générer un « agir et vivre ensemble » .
La ville doit être à la fois locale et mondiale, à l’échelle humaine dans un monde où l’économie est mondialisée. Elle doit être créatrice de richesses et atténuer les inégalités.
Les autorités réfléchissent perpétuellement à l’amélioration du cadre de vie. Un meilleur accès à l’emploi et l’éducation, des transports plus performants et des logements décents pour tous constituent le quotidien de la réflexion métropolitaine.
J’ai sous les yeux le schéma directeur de la ville d’Amman, « Amman master plan ou Amman 2025 ». Bien que récompensé du 1er prix au « World Leadership Award » à Londres en 2007 dans la catégorie aménagement urbain, le projet porté par la métropole n’échappe pas à la règle.
Je vais m’attarder sur le plan de mobilisation et vous montrer que les tendances mondiales en termes d’aménagement des transports en commun convergent et que seuls les stades de développement diffèrent.
À la lecture de ce document, que constatons-nous ?
Malgré le faible coût du litre d’essence en Jordanie, le modèle de la voiture ne fonctionne plus.
L’accroissement de la population urbaine génère une augmentation du trafic que les infrastructures routières ne sont plus capables d’absorber. La pression écologique exercée au niveau mondial oblige désormais tous les pays à agir contre le réchauffement climatique.
Dans le cas d’Amman, l’absence de contrôle de l’autorité publique sur le réseau de transport a provoqué la fragmentation du marché avec une multiplicité d’opérateurs informels (minibus, taxis collectifs). On déplore un manque de modernité et d’efficacité du réseau. Les moyens sont insuffisants comparés aux besoins urbains. Tout ceci a pour conséquence des temps de trajet longs nécessitant souvent plusieurs changements.
Infrastructures indispensables au développement métropolitain, le réseau de transport devient l’élément structurant la ville. Il contribue à la création de bien être ainsi qu’à l’amélioration du cadre de vie.
Il ne doit plus être une contrainte mais un réseau fiable, confortable, sûre et défini. Il doit être pensé de façon à relier les zones d’habitat aux territoires économiques. Le réseau de transport doit être propre et soucieux de l’environnement.
Le réseau se veut multimodal. Outre les métros, tramways ou bus d’autres formes de mobilité existent au sein des métropoles. Les mobilités douces que sont la marche, le vélo ou encore le roller contribuent à l’efficacité du réseau de transport. Aménager des voies cyclables et pédestres, c’est donner à chaque habitant le choix de sa mobilité.
Quelle que soit l’intelligence du plan d’aménagement, sa réussite dépendra essentiellement de la capacité des acteurs publics et privés à collaborer pour servir l’intérêt général.